“Mayata” réalisé par le jeune guinéen Thierno Mamadou Diallo a été projeté en avant-première ce samedi 27 janvier 2024 dans un grand complexe hôtelier de Conakry. Le court-métrage a été bien accueilli par le public…
À la fin de la séance, l’émotion était grande chez le jeune réalisateur pour qui ce film est une profonde réflexion sur les préjugés qui minent notre société :
« Mayata est un mot en Poular qui signifie littéralement “Ça ne meurt pas”. Pour moi c’est mon premier film et j’aimerais bien qu’il ne meure pas. Mayata me concerne particulièrement, car il ne faut pas que je meure, c’est un titre qui a plein de sens qui touchent à la religion, la culture, aux faits sociaux, etc.
En fait, l’histoire que je veux raconter ici est en quelque sorte un pré-test. Mais pour moi c’est une interrogation à la fois, parce que vous voyez aujourd’hui dans une culture où il y a des religions monothéistes : l’Islam, le Christianisme… mais il y a un problème qui s’y trouve. On est musulman, certes, mais on est aussi attachés à certaines valeurs culturelles. Il y a donc ce paradoxe, alors moi j’interroge. Comment on peut dialoguer avec cela, comment faire pour enlever ces préjugés en trouvant une réponse. »
Thierno Mamadou laisse le choix à chaque personne d’imaginer la suite de son film :
« Et comme vous l’avez vu, dans mon film, je laisse à la fin, l’ouverture à tout un chacun de se mettre à la place de Mayata. Si on vous demandait, en tant que Mayata, est-ce que vous auriez immolé le coq ou pas ? »
Pour finir, le jeune réalisateur remercie toutes les personnes qui l’ont encadré pour atteindre cet objectif :
« C’est vraiment un plaisir, et c’est mon premier film professionnel. J’ai eu a travaillé avec des gens qui m’ont encadré, comme vous l’avez vu au niveau du générique. Ce sont des professionnels qui s’y connaissent. »
Le public, venu nombreux visionner le film, a bien accueilli le scénario. Les réactions positives ont sanctionné la fin de cette rencontre.
« J’avoue que je vais repartir d’ici avec une richesse. Parce que ce que je viens de voir m’ouvre grand les yeux. », Camara Alhassane José, enseignant-chercheur à l’UGLC-SC.
Un autre témoignage de taille vient de la lauréate du 1er prix Film des écoles de cinéma d’Afrique au FESPACO 2023, grâce à son court-métrage « A qui la faute », Ramatoulaye Bah qui a exprimé son espoir d’un avenir meilleur pour le cinéma guinéen :
« C’est un honneur d’être là parmi vous, avec mes frères cinéastes et j’espère qu’ensemble qu’on pourra faire décoller le cinéma guinéen »